« SANOFI LAST »

L’impuissant Français,
Milliardaire subventionné sans idées,
Paulo, avec sa grosse voiture et sa petite quéquette,
Qui devait tant servir les Américains et les Chinois en premiers,
Peut toujours leur offrir des cacahuètes.

Il y a une chanson chez moi qui dit,
‘Lorsqu’on a une gueule comme ça, on s’la ferme et on s’en va ! ‘
Mais la soupe est bonne hein Paulo confit !
On mange bien à la cantoche, on en reprend deux fois.
Barre toi.
Et ne touche pas au grisbi.

Tu en as déjà plus qu’il n’en faut pour vivre ici-bas.

SUCCES ROYAL

J’ai eu du succès.
J’avançais donc sous les vivas de la foule,
La Bentley roulait lentement sur l’Avenue, entre la Poste et le cabinet médical, Encadrée par les Buildings à deux niveaux.
Le ciel pleurait à chaudes larmes de confettis.
Je saluais la foule des privilégiés avec une dérogation, celle qui permet d’aller chercher le pain et le journal qui dit de ne pas sortir sauf pour aller chercher le pain et le journal.
Parce qu’il faut en vendre du papier et bousiller de l’encre pour les écrivains d’égouts.
Bref, je triomphais.
Dans ma Bentley « Berlingo »,
Blanche comme la neige.
Vitres électriques.
Elle a tout d’une grande.
C’était royal.

Boing ! Boing ! Boing ! …

Le champ des cicatrices est un trampoline à émotions.

Le choc émotionnel de l’Un.
Qui décolle et va marcher sur la lune.
Certains, plus distants avec l’événement ou plus éloignés de la victime, parleront d’une déception.
J’emploie le mot fracture.
Fracture cérébrale.
Le type de syndrome qui ne guérit pas.
Chacun d’entre nous, l’âge avançant, cumule ces dommages de l’âme.
Elles se voient de l’extérieur pour celui qui regarde bien.
Ces parties visibles sont nos cicatrices.
Les plus douloureuses sont invisibles.
Trop profondes à l’œil nu.
Elles nous marquent et nécessitent parfois la main tendue de la science.
Si ancrées pour quelques-unes qu’il faut un expert pour la découvrir,
Et comprendre que nous nous sommes construits autour de la plaie.

L’exercice du verre à moitié vide consiste à appuyer sur la fracture.
Le geste devient douloureux et la cicatrice une crevasse.

L’exercice du verre à moitié plein consiste à appuyer sur la fracture.
Le geste devient douloureux et la cicatrice un champ d’audace.

LE NOIR VEINE

Voyageur sans ailes,
Le silence scelle,
Le silence recouvre.
Le silence retrouve.

Le silence raisonne.
Et assoie les Hommes.

Il transpire.
Et ne respire pas.
Il entoure.
Et n’enveloppe pas.
Il signifie,
Mais ne palpite pas.
Il apaise,
Mais ne réchauffe pas.

Le silence est bleu froid,
Une coque à voix,

Le silence est roi,
Le toucher du doigt,
L’ agripper à plein bras,
Le serrer, le ficeler, en faire un tas,

Le partager,
L’ envoyer,
L’ offrir,
Et s’évanouir.

Le silence, le roi et la peine,
Du verbe à l’échafaud,
Des pensées fontaines,
Le roi et la plaine des mots,

Ce silence, je ne le garde pas.

Ma plaine est pleine,
Le silence voit,
Les couteaux à l’âme, les poignards à doigts,

Le noir veine.

LA MORT

Hier nuit,

Au creux d’un noir ami,

Sans témoin,

Blotti dans un trop petit coussin,

Des larmes inattendues,

D’abord contenues,

Puis une grosse,

Qui sort de cette chair et d’os,

Qui s’assèche en descente,

Pour peindre une coulée brillante,

Puis une seconde,

Le fond de l’œil s’inonde,

Toujours recroquevillé,

Les doigts viennent essuyer,

La joue, elle, reste mouillée,

Alors, figé, de nouveau, je m’endormirai,

Avec la force de l’impuissance,

Un dessin collé reflète le vide en balance,

Éventré, les bras qui pendent,

Les mots à l’amende,

Les yeux trempés, boursouflés,

De voir ce banc de sable qui disparaît…

…qui s’échappe entre les doigts,

Comme la fumée par dessus les toits…

…Avec la brume et les nuages se mélange,

Ma main se tend pour toucher ce que mon esprit pleure et voit, un ange.

Toi.

PENDU A LA TERRE

Parodier le suicide est déjà la synthèse du sérieux que nos concitoyens accordent de nos jours aux choses qui s’écrasent à coté d’eux.

Entendons par « chose », « le malheur de chose », de « bidule », de  » l’autre là bas ». Tu sais, le type. Là. Celui qu’avait 100 vaches et 15 hectares.

Y’s’est foutu sous son tracteur, pour finir de se labourer, se planter dans la terre.

Parodier pour alerter.

Faire sourire alors que la terre se mélange au sang et à la poudre.

C’est dire l’impuissance de l’esprit et l’abandon des nourrissants.

Les « sachants » de la terre ne sont pas justement considérés.

La FRANCE, pays de terroirs, coiffée du béret et la baguette en étendart,

…La baguette…!…tu peux t’asseoir dessus connard !

Prends une flûte, tu devrais doubler tes émotions…

L’agriculteur se meurt.

Depuis si longtemps qu’il l’apprend à l’école.

Tirer au fusil ou sauter à la corde font partie du savoir faire,

Au cas où, pour ne faire plus qu’un avec son outil, la terre,

Pour rester discret, avant que la langue ne fourche, pour savoir ne plus être,

Les gens qui se baissent, poussent et soulèvent sont libres… oui, libres de s’en mettre une dans la tête,

Parce qu ‘il faut faire vivre les chiffres,

Les statistiques, ça se respecte,

Les infléchir est fatiguant pour les sans gants,

Compter est plus facile que réduire,

Comme la vie est bien faite, la terre et la mer offrent,

Et ceux qui les travaillent souffrent,

Assez de cadeaux comme ça, profitez déjà de la magie de la nature,

Ne venez pas noircir tout ça avec le sale argent,

Point besoin de maisons de marbre et de voitures en verre,

ça, c’est fait pour les gens bien élevés,

Le grand air, c’est déjà bien payé !

Privilégiés !…

(………………..)

….Ce champ est juste l’aire du temps,

Il est préférable de « pousser des citrouilles » à 22 avec des crampons plutôt que de les faire pousser seul en bottes.

L’agriculteur se meurt.

Alors qu’il nous fait manger.

Et si je m’en remet à la chaîne alimentaire…