JACKY BARCLAY

Je le connais, moi, Barclay … Jacky Barclay.

Pas Eddie, non. Jacky.

Eddie, il avait la classe, le port de tête.

Jacky, lui, c’est la crasse qui auréole son cou.

Moi, je connais le Jacky du Raid Gauloise, le sportif dans la caravane, celui qui s’habille en logo crado,

Le gras autour des ongles, le falzar tenant tout droit, pendant que Jacky-Pastis se pisse sur les pompes,

Jacky combattant, le mégot s’écrasant sur une lèvre qui s’effondre. Syndicaliste du premier, non…, du second…., non….., du rang au fond, c’est Jacky le Jaune derrière.

Et marron devant,

Porte paroles de deux trois mots, pas plus, c’est Jacky Le Neurone.

Equipé du doigt spécial aspirateur de voiture, c’est Jacky klaxon,

Pas de bol, Jacky X n’existe pas. Quand tu vois la gueule de la matrone, inutile que Jacky quête, l’alphabet n’a pas besoin d’être récité.

Blaireau torse poil collé, c’est notre Jacky Chan.

Avant d’être notre Jacky-canne.

Et que notre Jacky cane.

GILLES LE JAUNE

Pissez au cul de la marge bénéficiaire des multinationales, elles en auront toujours assez,

Ce n’est pas le travail qui fait leur beurre,

C’est la spéculation de noirs cravatés qui finissent par s’étouffer,

Soit dans leurs millions, soit dans leurs cachets.

Le travail n’est que la vitrine, le point d’entrée, le prétexte à l’orgie monétaire. Une croyance de salarié.

Mais, ne fuyez pas; l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.

Elle n’est verte que dans les champs.

MIROIR SANS TEINT

Un orage a inondé la campagne.
Le soleil qui a suivi aussi.
Leur mariage était scintillant.

L’ Homme pourra toujours se regarder dans le miroir et se demander qui est le plus beau,

Et se satisfaire de sa réponse en flattant du doigt ses contours,

Et, en refusant la vérité,

Car c’est bien la nature qui l’emporte autour,

Il a tort de la négliger.

FUYEZ !

Ecoutez bien.

Observez ces vagues qui, sans cesse, reviennent et se fracassent sur ces roches. Elles gardent leur courage et n’abandonnent jamais.

Ecoutez bien.

Regardez les assumer leurs échecs sans même se plaindre. Elles ne se consument pas et gardent de la force pour s’assurer du trépas, un jour, de ces cailloux lourds, immobiles.

Ecoutez bien.

Le mouvement aura raison de ces rochers. Un jour, ces vagues vont gagner. L’une d’entre elle fendra la terre, la fera céder, abdiquer, usée des coups de boutoirs résolus et déterminés.

Ecoutez moi

Ce jour, cette eau courageuse, silencieuse sur ses ambitions passera par dessus la pierre, la dominera, l’inondera et l’étouffera. Elle dévalera.

Elle ne se privera pas après tous ces efforts. La vitesse sera sa vengeance et son réconfort. La récompense de son énergie dissipée.

Rien sur la terre ne lui résistera.

Et ce jour là, moi, je serai en montagne.