EN VIN

Je m’astreins avec application à un régime alcoolique végétarien.
A base de Chartreuse.

Mon foie, c’est la route des vins,
La déroute des veines,
Il devient vain de l’éponger,
Mon foie fuit,
Il est inondé de vin,
Il ne faut pas être devin,
Ni trois,
Ni vingt,
Le vin m’envahit,
Ma foi, je deviens alcoolique,
Pour les fêtes seulement,
Pas le reste du temps,
Un vigneron me l’a garanti,
Je lui fais confiance,
Il m’a con-vin-cul,
Et vingt culs nous font autant de bouteilles,
Jolie cul’lection, n’est ce pas ?
C’est le fond de l’histoire,
Mais, lorsque tu l’aperçois, c’est qu’il est sec,
Alors, ces culs de bouteilles,
Pour les voir, il faut les boire…
Pour croire, il faut boire…
…cul sec !…
En tout cas, pour moi, c’est tout bu….!

LE NOIR VEINE

Voyageur sans ailes,
Le silence scelle,
Le silence recouvre.
Le silence retrouve.

Le silence raisonne.
Et assoie les Hommes.

Il transpire.
Et ne respire pas.
Il entoure.
Et n’enveloppe pas.
Il signifie,
Mais ne palpite pas.
Il apaise,
Mais ne réchauffe pas.

Le silence est bleu froid,
Une coque à voix,

Le silence est roi,
Le toucher du doigt,
L’ agripper à plein bras,
Le serrer, le ficeler, en faire un tas,

Le partager,
L’ envoyer,
L’ offrir,
Et s’évanouir.

Le silence, le roi et la peine,
Du verbe à l’échafaud,
Des pensées fontaines,
Le roi et la plaine des mots,

Ce silence, je ne le garde pas.

Ma plaine est pleine,
Le silence voit,
Les couteaux à l’âme, les poignards à doigts,

Le noir veine.