VENEZ A MON ENTERREMENT….

… Vous penserez m’avoir connu,
Venez prendre l’air,
Vous ne serez pas déçus
Et devriez vous y plaire.

Vous rencontrerez des gens,
Qui rendent hommage au temps qui passe,
Et disparaissent en serrant les dents,
Car le jour viendra où leur visage s’efface,

Mais la cérémonie a pris assez de temps,
La parenthèse nous a désorganisés,
Nous avons parlé suffisamment,
Et perdu la journée,

Le mort ne peut nous occuper plus longtemps,
Il n’était qu’un ami lointain,
Nous n’avions pas de temps,
Pour croiser nos chemins,

C’était finalement un mec bien,
Auquel je ne savais quoi dire,
Dont je ne connaissais rien,
Déjà un discret souvenir.

Venez à mon enterrement
Venez prendre l’air,
Me rendre important,
Le temps de prières éphémères.

PETIT VELO DANS LA TETE

J’attendais l’écureuil de 18h17,
Il n’est pas venu.
J’espérais un tête à tête.
Nous ne nous sommes pas vus.

J’en rêvais malgré le froid,
Pressé, l’urgence a pris le dessus,
Pressé de quoi ?
Je ne le sais plus.

Se rendre important ?
Pourtant, personne ne m’attend…
Se valoriser au milieu des bois ?
Personne ne me voit…

Nombril dans cette nature, errant,
Au cœur d’elle qui ne bouge pas,
A peine pour faire plaisir au vent,
Elle plie mais ne rompt pas,

Elle observe le silence,
Ne se défend pas.
Mais, de l’éphémère, décide l’existence.

ÉPHÉMÈRE POUR LONGTEMPS

Coup d’œil en arrière, clin d’œil au présent,
Au plaisir inconscient,
Éphémère pour longtemps,
Coups de vents et coups de sang,

De si belles rencontres au grès du temps,
Les rires en nombres,
Éphémères pour longtemps,
Eclats survivants de nos ombres,

Être ensemble un instant, soudés souvent,
Famille un instant,
Éphémère pour longtemps,
Du bruit des bottes, le souvenir marquant,

Dans l’œil de nos vies Ouragan
Vestiges bâtisseurs,
Éphémères pour longtemps,
Caressant les veines d’ondes et de couleurs.

BOURRE ET BOURRE ET RATATAM

La maltraitance serait une vengeance de sa propre condition.
Nous payons tous, à  un instant de notre vie, notre propre dureté envers les autres. Nous sommes tous un maillon du cercle vicieux.

(……)

La vie est labour.

Nous sommes cheval de trait.

Soit nous tirons chaque jour.

Soit nous basculons sur le coté.

En pleurant, les larmes, sur le visage, finissent par s’arrêter.

Elles s’y collent. Se figent sur place.

Y fabriquent une carapace.

En nous permettant de continuer à tirer.

L’ODEUR DU SOUFRE

Les « petits » crèvent tranquillement.
Il y a des gilets jaunes à vendre chez Feu Vert.
Le mélange de ces deux couleurs produit une couleur dite «  soufre ».
Il me semble qu’il y en a pas mal déjà des gens sur le bas-côté.
La crise sanitaire les a éparpillés.
Ils vont revenir.
Différemment.
Ils sont déjà là : plus de 30 % de la population voterait « L’Extrême Droite » en imaginant qu’elle va régler leurs problèmes.
Il s’agit d’un vote primate d’une colère primaire.
Celle du protectionnisme : nous connaissons bien les valeurs simplistes de « L’Extrême Droite » : Hitler accusait les juifs des malheurs de la population Allemande.

Lorsque les barreaux des échelles sont trop hauts, les genoux n’y arrivent plus.

Ça pue le soufre.

LA LOI DU PLUS FAIBLE

Que l’Homme qui se redresse chaque matin,
En pensant au-delà de lui lève haut les mains.

Éphémère exsangue de pensées de demain,
Sa sphère, éternelle, évide à coups de poings.

A la terre, à l’eau, le sang se mêlera,
D’une noire épée, le cœur de battre cessera,

Alors condamné, le plus faible aura gagné,
Ephémère mort d’égo et voracité.