MIROIR SANS TEINT

Un orage a inondé la campagne.
Le soleil qui a suivi aussi.
Leur mariage était scintillant.

L’ Homme pourra toujours se regarder dans le miroir et se demander qui est le plus beau,

Et se satisfaire de sa réponse en flattant du doigt ses contours,

Et, en refusant la vérité,

Car c’est bien la nature qui l’emporte autour,

Il a tort de la négliger.

L’ODEUR EST HUMAINE

Récemment, quelqu’un me dit  » tu sens bon »…

« C’est gentil » je répondais.
« Mais, il faut être honnête, je triche….. », j’ajoutais.
« …? »…
…. »Je mets du parfum. »

Les apparences sont appartenance de l’esprit.
Et là, pas question de faire tomber le masque, de gratter le vernis,
Impossible de séparer les fragrances, d’aimer le vrai,
De distinguer les contours du brut, le beau du laid.

Est ce que je sens vraiment bon ?
Moi, j’ai accès à l’intime, je sais.
Jamais les autres ne sauront,
Leur nez est emporté, leur imaginaire détourné et le miroir déformé.

Une fois habillé, parfumé, tu es autant de personnes que de sens troublés,
Et pourtant, le plus souvent raide, un corps d’abord nu,
Parfois tordu, qui se redresse pour observer, pour être vu,
Puis, pour paraître beau ou plus haut, va se courber,

Et, pour exister, va s’incliner, se cambrer, aveuglé par ses sens,
Face aux apparences.

HOLY WEINSTEIN

« Grâce à Dieu, on en parle ».
Le « Dieu d’Hollywood à genoux »….du coup, on échange les rôles…C’était plutôt l’inverse jusqu’à maintenant.

Que vient faire Dieu la dedans ?
Je ne vois aucune contradiction entre ce comportement singulier et ce que Dieu, l’Homme montrent et font depuis que Adam aurait posé le pied par terre par enchantement.
Rien de bien nouveau. Un dégueulasse de plus avant le prochain.

Juste à la hauteur de l’humanité.
Car, nous pouvons bien nous cacher derrière le gros doigt de Weinstein. Se rassurer en imaginant avoir péché le plus minable de tous. Amener avec lui quelques alcooliques du sexe.
Cracher sur les fautifs. Les frapper, les écarteler et les exhiber au coeur de la collection des spécimens extrêmes, des monstres de la nature.

Mais cette collection ne tient pas dans un seul musée.

Je ne vous parle pas de sexe mais de rapport de domination. De pouvoir. Du mépris de son prochain.

Hollywood est la plus grosse puissance de la planète. Bien plus forte que celle de tous les chefs d’état réunis. C’est la puissance du rêve.
Il en était devenu co-directeur. Ses défauts extrêmes l’y ont propulsé.

La honte, c’est aussi que « le monde » savait. Et n’a rien dit. « Ce monde » avait donc des intérêts à ne pas le faire.

Le malheur est que ce rapport de domination, de pouvoir, de jalousie sont des composantes profondes de notre chair mortelle.

Weinstein en est devenu une icone Hollywoodienne.

Il est juste plus malade que beaucoup d’autres. Un malade riche, banni.

Une tragédie moderne dont nous ne tirerons aucune leçon. Les guerres et holocaustes passés nous démontrent chaque jour notre incapacité de faire. Si il fallait commencer à réfléchir aux erreurs passées, cela se saurait.

Peut être, l’histoire le dira un jour, un plus gros dégueulasse, un plus gros con produira le film qui retracera l’histoire, vraie, de ce magnat d’Hollywood qui s’est fait pécho après avoir pissé sur les autres du haut du plongeoir pendant des années….

PAR ICI LA BONNE SOUPE !

Nos hommes politiques d’aujourd’hui nous expliquent au micro face caméra qu’ils sont meilleurs que ceux d’avant. J’en déduis, basique comme je peux l’être, qu’ils sont donc moins bons que ceux de l’année prochaine.

Je vais attendre encore dix ans avant de les écouter.

Depuis le temps qu’ils progressent, à défaut de représenter le peuple, cela permettrait de consolider leur excellence.

Tout en restant derrière les barrières. Et leurs garde-barrières.

PETITE GUEULE

Il y a les autres que l’on aime. Une minorité.

Il y a les autres que l’on fréquente par obligation et ceux que l’on ne connaît pas. La majorité.

Le regard de la majorité ne peut être un frein dans notre vie personnelle. Il serait un frein trop puissant. Il est vital de s’en affranchir. Dans le cas contraire, tu meurs sans avoir vécu.

Mais ton mépris à l’encontre de cette majorité ne peut être ton moteur de vie. Il n’est pas un terreau de fierté. Tu meurs « petit ».

L’égo doit être abaissé à son seuil minimal; à savoir celui de la considération personnelle et de la juste estimation ou prise de conscience de soi, de ses traits de caractères qui font l’unicité, les défauts, les qualités.

Et la jalousie de l’autre, de ce qu’il possède  ne peut être que bannie. Rejetée à chaque fois qu’elle te frappe.

Un travail d’équilibriste. Avec, à la clé, l’obligation de s’efforcer de réduire son temps de parole. Et donner une valeur à ce qui se dévalue un peu plus chaque jour : les mots. Puis prendre des initiatives. Des risques.

Tu ressentiras alors, au quotidien, la bienveillance du regard de cette minorité et la satisfaction discrète de ton regard posé sur toi-même.