Une chaise, par exemple, est posée dans une pièce. Une chambre. Un salon. Une terrasse.
Cette chaise, vous demanderez à une personne qui compte de venir l’occuper et la remplir. Observez. Le temps que vous voulez.
Le lendemain ou quelques heures plus tard, pendant que cette personne vaque à ses occupations ou alors qu’elle a quitté les lieux, retournez dans la pièce. La chambre. Le salon. La terrasse.
Observez. Fixez la chaise. En silence. Longuement. Le plus longuement possible.
Profitez pleinement de la théorie de la chaise vide. Elle est pleine d’enseignements. De remises en questions. Cette chaise vide n’est autre que votre bible des priorités. Votre rappel à l’ordre du nécessaire.
Vous contemplez le décalage, la superposition d’image. Vous côtoyez l’absence et vous évaluez combien elle vous déshabille.
Vous interpelle sur la valeur de vos préoccupations du jour. Et pourquoi elles devraient être traitées avec maîtrise.
Vous êtes face à ce vide. L’air a remplacé la matière.
Et pourtant cet air qui vous gêne autour de cette chaise reste votre unique véritable richesse.
Elle est limitée.
Et le temps, une contrainte.
Respirez. Soufflez…