LES MIRACULES…

…au Paradis, en sous-sol, monteront leur affaire,
Au Paradis, le sous-sol est toujours dans les nuages,

Un endroit pour ceux qui ont échappé à l’enfer,
Décoration rouge sang quand même, pour se rappeler au bon voisinage,

Un grand nuage avec des coins partout, des douches de pluie,
Des sofas de soleil, une grande bibliothèque pour se cacher,

Pour mettre du piquant au Paradis,
Du stupre dans le café, le thé,

Les contrevenants s’abandonneront indifféremment, ici et là,
Avant d’effacer, gratter le nuage,

En regardant leur forme, leur image,
Je me demande si ce n’est pas déjà fait tout ça….

LA RECETTE DU CANARD GLACé

Prenez un lac légèrement gelé. En hiver de préférence.

Prenez un caillou de taille approximative. Vague.

Mettez vous à genoux et taisez vous.

Lancer bien haut le projectile. Haut et assez loin pour ne pas le prendre en pleine tronche.

A l’impact, visez, shootez….ça veut dire « Cliquez ». Si vous shooter dans l’appareil, vous prenez le risque de rater la recette du canard glacé.

Un TESSON deux bouteilles

Doucement ébréché, rassasié à la lisière du gavé, je suis porté jusque sur mon lit par ces sensations d’apaisement, d’oubli, d’abandon.

L’erreur du débutant consiste à s’allonger. Et d’imaginer, en fermant les yeux, allonger d’autant la soirée en la saupoudrant de dernières pensées.

C’est bien cependant le meilleur moyen de se réveiller au cœur de la nuit. Chaussures au pieds, étriqué dans des vêtements inadaptés. Arrosé d’une ampoule oubliée.

A cet instant commence la souffrance du fainéant du couché. Chaussures, chaussettes, si basses chaussettes, pantalon, caleçon, chemise à trop de boutons, pull…la liste est aussi longue que le moment de la transformation…le déshabillage ne nous réconcilie pas avec l’idée initiale de l’abandon.

L’abandon a bon dos.

Bien réveillé à l’issue de ces contorsions, je décidais alors de partir « Dans les forêts de SIBERIE » avec TESSON. Lui aussi ne suce pas que des glaçons même si je reconnais qu’il fait moins froid chez moi.

La solitude, le silence ont quand même le goût de la vodka. La liberté est alcoolisée et s’habille à cet instant de factice, d’un protocole obligatoire. Et la liberté n’est pas obligation. Ces glaçons jettent un froid dans la boisson de TESSON. Serait-ce une partie du prix de la liberté ? Une partie seulement car la liberté coûte très cher. Bien au-delà du cours de la vodka.

On est bien avec TESSON. On y est bien dans les bois et dans la cabane. Combien de temps pour moi avant de mourir de froid. De faim ou bouffé. En filigrane, la liberté. L’air. Le cerveau roi.

La nourriture des yeux. Se satisfaire de l’alimentation de la pensée qui peut, enfin, faire le travail pour lequel elle a été conçue.

Et qu’elle a oublié.

A force de se faire dégueuler dessus par des milliers d’objets. A force d’être chassée par les idées boueuses, les modèles poubelles des hommes aux plus grandes gueules. En tout cas de ceux qui ne pissent pas le plus loin.

Et si ça ne vole pas haut, cela a au moins le mérite de retomber sur leurs godasses. A défaut de penser, au moins profiter de l’embrun…

Au début du livre, TESSON se demande s’il a une vie intérieure. Demande partagée. Rejet identique des 15 modèles de ketchup Heinz.

Même si mon quotidien ne joue pas en faveur de mes mots.

Mais, je sais de quoi je peux me passer. Il s’agit là d’abandon. C’est facile. Notre environnement peut s’en détacher. Chacun fait comme il veut.

Et je sais de quoi je ne peux pas. Il s’agit là de quête. C’est difficile. Notre environnement est touché.

C’est en cela que la liberté est hors de prix.

LE TRAIN DES MOTS

LUI

Passage par le quai au frais avec mes compagnons de frissons,
Chacun équipé à sa sauce-manteau,
Ici, une élégante au chapeau,
Là, l’homme au bonnet au pompon.

Diversité d’hiver en cité.

Et puis vient le temps de monter dans le transport en commun.

Et, là, tu sais , tu vois que « les femmes et les enfants d’abord » appartient au passé.
A un monde de gentlemen aujourd’hui dégénéré.
Je n’espère voir la famine, la guerre, ni de loin, ni de près

Finalement, la solidarité est une idée de sociétés riches. Ou, tout au moins, pas trop pauvres. Il n’y a que la misère qui t’invite instinctivement à partager.

ELLE

Sont ce les hommes qui sont dégénérés ? Ça se discute.
Ou les femmes, qui par trop de luttes, ont elles mêmes raté le marchepied ?
Il y a des femelles qui te claqueraient la porte au nez pour les avoir laissé passer.
Les mêmes qui te dresseraient un procès d’intention car tu n’as pas payé l’addition.

Comment s’y retrouver. Le feeling peut être.

LUI

Le feeling. Oui.
Pour le plaisir de la sensation.
Pour l’excitation de l’imagination.
Inspiré par le naturel.
Le pareil.

Les femmes et moi avons enjambé le marchepieds de concert et, ensemble,
sommes descendus.
Les femmes soutiennent la planète de leur douceur. Nos enfants sont suspendus à votre humanité.
Sans vous, point de salut.
Laissons certaines s’écraser.


A FION PLAT

Les mots sont tombés.
Les maux déshabillés.
Comme moi.

Comme je le craignais.

Un vrai pro mon doc.
Une rolls de l’exploration.
Ne laisse rien au hasard.

A genoux sur la table.
Le pantalon ailleurs.
Le slip en bas.
Sur les chaussettes.
Vous faites « le dos rond »…

..ben, tu parles, bien obligé de faire le dos rond. …le cul à l’air, à quatre pattes, sur une table et deux yeux, deux mains dans le f….

Putain, l’tableau…

Je le vois bien. Là.

En noir et blanc.

Un doigt. Deux doigts.

Et ça fait mal, là ?
Ouais. Ça fait mal.
Et là aussi. Oui…

A l’ego aussi, je dis. Pour meubler.

« on s’en fout »…

ah ? OK.

..on a fait le tour ?
En même temps, ce n’est pas si grand….

« …j’aurais du consulter avant »….
Oui. Probablement. Mais je parle mal l’Espagnol vous savez.

De toute façon, je n’aurai rien compris en Espagnol.
Ils parlent comme des mitraillettes.
Et moi, la guerre, j’aime pas.
Alors, j’ai souffert en silence. Dans ma tranchée.

Vous prendrez plein de cachets. 3 fois par jour.

Merci docteur.

Maintenant qu ‘on se connaît mieux, bien même, on se fait la bise pour la nouvelle année ?