IMPUISSANT

Ingérer l’histoire d’A. B. nécessite une énergie peu commune. Elle nécessite également des compétences et une disponibilité de l’esprit. Faute de quoi elle aspire ou bien elle repousse. Tout dépend de la volonté du « receveur ». De ses capacités d’éponge.

Ce rapport existe dans le film « La Ligne Verte » avec Tom Hanks.
Le colosse noir s’épuise d’ingérer les souffrances. Avant de les évacuer. 

Ingérer l’histoire d’A. B. nécessite une énergie peu commune si nous essayons de la recracher en morceaux de propositions, de tentatives de solutions ou de soulagements.

Et cette énergie se heurte à un rideau de croyances. Comme le caillou sur un mur ou un rocher. A. B. est figée. 

Le receveur voit ses bras tomber. 

Elle est tétanisée par un « monstre » en noir et blanc. 

Alexandra cherche une place. 

Celle que son papa n’a pu lui offrir. Par ce geste courageux d’un désespoir intense.

Celle que sa maman n’a pas su ou voulu couronner. 

Celle que ce « monstre » a effacé avec son balai à poils de gros con.

Une disparition, une transparence et une mauvaise rencontre. 

Qui « marbrent » un esprit déboussolé. Au cœur d’une vie qui n’épargne que très peu et n’offre de l’extase qu’au compte-gouttes. 

Une jeune fille et une femme n’ont pas besoin de « ça ». 

Il faut être expert pour s’approcher de sa vie.

Je ne le suis pas. Déjà intensément happé par la mienne. Qui me propulse à vitesse grand V en compagnie d’un beau boulet aux pieds offert par mes propres soins.

Il faut être expert pour s’approcher de sa vie. Pour écrire les bons mots. Et ne pas en rajouter car la coupe est déjà pleine. 

Avoir des sensibilités générationelles communes ne suffit pas. 

A. B. est une obsession pour elle même. Elle veut exister à tout prix. Vite car elle n’a plus de temps à perdre. Il file et, jusque là, il lui laisse un goût amer.

En cherchant cette place, elle est tombée dans son nombril. Il est toxique de beaucoup trop dures histoires. Personne ne devrait vivre ce qu’elle a connu. Il est rayé et s’est enrayé. 

Le receveur recule à l’observation de cette paroi de verre sur laquelle pousse une « narcisse ». Jeune pousse qui s’évertue à sortir la tête de sa terre d’histoire. 

A. a emmagasiné suffisamment de forces pour sortir d’elle même et recracher « tout ça » avec une plume,  un pinceau,  un tutu. Je ne sais.

L’hypersensibilité a ses lumières. Les œuvres d’art, les films aux 6 César ne naissent pas dans les choux. Ils sont le fruit des dingos et des lunaires. On dit « Artistes » en langage bien élevé. 

Ces gens qui mettent du rose sur les cravates noires.

A. B. est une obsession pour elle même. Elle s’empoisonne. 

Elle effraie. Peu de difficultés à l’écrire lorsque ce constat, pour d’autres « vertues », concerne celui qui tient la plume.

Sortir du « moi ».

Sortir par le haut. 
En convertissant les maux en touchant le beau.
En faire un don dont tu serais la seule à connaître la source.

En s’apaisant en compagnie d’un fils devenu grand maintenant. 
Il est son île majeure. 
Celle du repos. De l’échange en construction. 

Il serait vain d’écrire qu’il faut faire abstraction de l’arbre sombre qui obstrue sa vision. Peu de difficultés à l’écrire lorsque ce constat, pour d’autres « préoccupations », concerne celui qui tient la plume.

Elle restera là. C’est la place de la haine. Elle aime son petit confort et se prélasse sous toutes ses formes.

Elle aussi, la sortir, la vomir, l’éructer par le haut. 
En convertissant les maux en touchant le beau.
En faire un don dont tu serais la seule à connaître la source.

En quittant ce nombril, tu rendras heureuse une page vierge qui attend.

(…)

Apres 4 années en cabane, voici le 29 Février. 

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