HYPERSENSIBLE DU CŒUR

L’excès est l’un des moteurs du vivant,

Du joyau bordel de l’âme,

Une contraception de l’uniforme,

Un coup vif de pinceau rouge dans le tableau,

Le beau, le bon, le gentil, le don, la poésie et la chaleur naissent tous de l’émotion,

L’hypersensible est doté de deux cœurs, un qui le fait vivre. Et un qui le fait exister.

Parfois, ils s’expriment , ils se cabrent.

Comme les purs-sangs.

SECOUEZ MOI, SECOUEZ MOI….

La force d’une amitié se mesure à la simple question de savoir si nous pouvons nous en séparer. Si elle est durable et partagée, vous serez rapidement éclairé par une réponse silencieuse.

Pour connaître la force de belles amitiés, il faut être capable d’accepter et de s’imaginer vivre seul.

C’est ce que j’appellerai le principe du tamis de l’amitié.

Ce qui reste en haut vaut de l’or.

AVEUGLES DU CERVEAU

Ailleurs, je ne sais pas. Mais, en France, le handicap est un handicap.

Le handicap, c’est un reportage olympique qui fait pleurer tous les quatre ans et qui dure une petite heure. Le handicap, ce sont des lois qui contraignent. Le handicap ne fait pas gagner assez d’argent : il n’en fait juste pas perdre ou il fait moins dépenser. Il est pas cher mon handicapé. Au tarif Roumain, frais de port offerts. Le handicap, c’est aussi également une belle ruche organisée de profiteurs

Puis, enfin, Ouf !, c’est aussi une mine de créateurs, de passionnés.
Des passionnés de l’autre à l’état brut.
Du croisement de l’œil. Pour ceux qui en ont.
Et avec ceux qui  n’en n’ont pas ou plus, ils font autrement.

Il n’est pas question d’élévation de soi, de « recherche de sens ». De « béatification ».
Comme si il fallait chercher une bonne raison, une justification.
Croire que seuls les curés aux soutanes déglinguées, les fracassés du cœur aient la primeur du simple.
Il s’agit juste de comprendre que certains, d’autres, sont nés ou subissent plus de difficultés que soi.
Ou est la honte ? Pourquoi détourner le regard ?
Pourquoi baisser les yeux ?

Graisseux d’ordinaire, coureur de pognon, abruti de possession,
Tu as raison, laisse le handicapé où il peut,
Utilise le aux basses taches maintenant que la colonisation, l’esclavage sont terminés,
Et n’essaies surtout pas de l’approcher car tu es bien trop con,
Pour faire du handicapé l’extra-ordinaire,
Celui qui te fera cracher ce mot difforme,
Jusqu’à l’acceptation, l’intégration,
Le vivre ensemble comme une évidence, puisqu’ils sont là, avec toi.

Mais, en même temps, qui veut vivre avec toi, gros con d’ordinaire ?
Supérieur de mes deux,
N’avises pas de te blesser, de perdre un œil, tes belles mains, tes pieds,
car, ce jour là, je ne vais pas te rater,
Je vais continuer à t’enfoncer,
A faire de toi le plus rien,
Avec ton allocation de pas beaucoup,
Faire de toi le handicapé qui juste subsiste,
Qui, derrière ses yeux, découvre enfin toute la richesse qui s’y cache,
Et, maintenant, s’y perd.

Accusé, Levez-Vous..

La réputation est la moyenne des avis d’inconnus rapportée par une personne. Connue, elle.

Et c’est malheureusement à cet instant que tout peut basculer. Car le colportage d’individus de confiance en individus de confiance nourrit la réputation : il est crédible même si cette réputation est inexacte. Et elle devient une réalité. La vérité. Que les individus sans éthique se feront alors aussi un plaisir de répandre….puisque que, pour une fois, c’est la vérité.

La « bonne » parole est à la réputation ce que la masse est au forgeron : un outil de déformation, de transformation. Et plus tu parles, plus tu frappes, plus le fruit du travail est aiguisé. Gravé pour la réputation. Acéré pour notre objet artisanal.

La réputation nous précède. Elle est déjà là dans la pièce où nous arrivons et connecte les pensées de nos hôtes. Que la réputation soit excellente ou de caniveau.

C’est tout de même plus valorisant que l’indifférence.

Mais, lorsqu’il nous arrive d’être ce corps de l’hôte, ce juge de l’autre, le piège est de faire confiance à la réputation de….

Vous n’auriez alors plus aucune influence sur votre environnement.

Ce qui vous condamnerait à la réputation d’inutile.

 

EN PASSANT…..XV

Je connais un type, il est tellement con que je lui ai offert une boite de petits pois, Chaque fois qu’il la regardera, il verra son visage mille fois.  

 

Le monde des voisins et du travail ont ceci en commun qu’ils créent des relations humaines forcées. Nous ne sommes jamais à l’abri de coups de chance ; il faut les saisir. Mais la naïveté et la contrainte n’ont jamais fait bon ménage.
Pour le naïf.

Mettez un cerveau sur des rails, vous aurez un train. Qui peut même ne jamais s’arrêter en gare. Vous aurez une machine. Qui fonctionnera sans relâche. Il peut cependant dérailler un jour. C’est le problème majeur : une grue ne suffit pas pour le remettre d’aplomb. La métaphore s’arrête là.

EN PASSANT…XI

Lorsque chacun évoque la notion « du temps qui passe », une forme de nostalgie s’installe dans l’échange. Elle est amplifiée après le fromage et quelques verres de blanc. Certains refusent de souffler les bougies,  ces anneaux de croissance des gâteaux à la crème. Pourtant, « gloire » à ce temps qui passe et qui garde, dans ses filtres, l’essentiel ; les cristaux de notre propre existence.

Je sais maintenant que très peu d’histoires de l’univers professionnel traversent le filtre du temps ; c’est bien sur la base de ce constat que certain(e)s s’engouffrent immédiatement dans le désintérêt de l’avis et de la vie de l’autre. Ils ont tort car subsiste un substrat d’une grande richesse, une fiole contenant le suc du dépassement de l’indifférence.

Avez vous remarqué que le mot « CONNECTE » commence aussi par CON ? ..Les connections informatiques inondent la planète et dégueulent jusque dans nos godasses. Je suggère, en marge de cette intelligence artificielle qui nous sauve tant, qu’un exemplaire de connexion neuronale soit conservé dans un bocal, connecté évidemment. Dés fois que…Vivement le slip connecté que je connaisse en tant réel la température  de mes roubignolles. Et du reste aussi.

Les ENTIERS et les moitiés

Le reflet des ENTIERS dans la glace est précis et le regard du reflet juge l’ENTIER. Les moitiés ne sont déjà personne. Elles n’ont pas de reflet.

Les ENTIERS aiment. Les moitiés s’aiment; essaiment. Les ENTIERS ont le goût des autres. Les moitiés aussi; dans la bouche…

Un ENTIER ne se divisera jamais en deux moitiés. Un constat malheureux, veut que les moitiés, voire les quarts trustent les places de la gouvernance. Les quelques trublions ENTIER sont souvent pénalisés par l’absence de diplomatie. Diplomatie, ce mot d’élégance qui évite les gros mots de la vérité. Les moitiés ont cette qualité du retournement de veste, de l’humeur toujours égale et ce réflexe commun d’appuyer sur la tête quand l’eau monte.

N’additionnez ni ne multipliez les moitiés, vous n’obtiendrez pas d’ENTIER. Vous augmenterez simplement l’incapacité de faire du groupement.

Alors l’ENTIER s’use et se prend à envier ces moitiés sans reflet qui « couleuvrent » entre les obstacles, transportées sur le long fleuve  tranquille et débarrassées de l’opinion de leur public. Heureux manipulateurs de la chaleureuse indifférence et pour lesquels la seule motivation croupie dans l’ambition inavouée ou le confort personnel.

Puis l’ENTIER s’énerve car le monde est injuste de toute façon. Il s’enferme, à tort, dans sa croyance de la justice  qui n’est jamais que le reflet de son éducation et de ses valeurs toutes relatives.

Et l’ENTIER énerve, use.

Mais seul l’ENTIER crée le souvenir. Les moitiés, elles, sont déjà mortes.