P’TIT MERDEUX !

L’Homme connait la guerre. Et ses résultats. Il l’a faite. Elle l’a défiguré.
Pensez-vous qu’il pourrait, face aux effrois, se révolter. Cesser.

L’Homme observe sa planète Mère. Terres et mers. Il la voit se désagréger.
Pensez vous qu’il pourrait, face aux constats, se révolter. Cesser.

Non. Il ne le fait pas.

Il se réunit et dit qu’il reviendra faire une ronde,
L’Homme est à la hauteur de ce qui lui sort du trou du cul.
Qu’il interroge alors son créateur sur cette conception nauséabonde,
Et comprenne qu’il n’est point de hasard à ce désagrément aigu.

Notre planète se portera mieux, nous vivrons dans ce monde meilleur,
Lorsque je chierai des fleurs.

PETIT VELO DANS LA TETE

J’attendais l’écureuil de 18h17,
Il n’est pas venu.
J’espérais un tête à tête.
Nous ne nous sommes pas vus.

J’en rêvais malgré le froid,
Pressé, l’urgence a pris le dessus,
Pressé de quoi ?
Je ne le sais plus.

Se rendre important ?
Pourtant, personne ne m’attend…
Se valoriser au milieu des bois ?
Personne ne me voit…

Nombril dans cette nature, errant,
Au cœur d’elle qui ne bouge pas,
A peine pour faire plaisir au vent,
Elle plie mais ne rompt pas,

Elle observe le silence,
Ne se défend pas.
Mais, de l’éphémère, décide l’existence.

FOURMIDABLE

Mercredi soir, la Reine a tapé dans la fourmilière.
Et les fourmis se sont mises à courir partout Jeudi.
Avant de se retrouver coincées comme des connes aux mêmes endroits.
Ce ne sont pas des fourmis comme les autres.
Celles-ci n’ont plus d’antennes.
Certaines bavent.
C’est la raison pour laquelle elles portent un masque.
Elles ne sont pas solidaires.
Elles sont donc des fourmis dégénérées.
En disparaissant petit à petit derrière un bout de tissu.
C’est parce que nous « sommes laids et cela vaut mieux comme ça » disait Dame Nature.

Une fourmi qui vous salue bien bas.
En faisant plein de ronds de jambes avec ses bras.

CROCOVID…

…se déplace à la vitesse de notre déliquescence,
Carnassier, rapide,
Doué de la force de notre arrogance,

Mais il n’est que couteau à entailles,

Nous sommes prévenus,

Le prochain sera virulent, purulent,
Tout aussi vif,
Plus incisif,
Pour chacun, le serpent qui siffle dans le sang,

Il sera ce bouquet d’aiguilles rond,
Né de nos sodomies de la croûte terrestre et salissures d’azur,
Nos vomissures,
De notre dédain de la préservation,

D’autrui,
De l’autre,

Nous sommes prévenus et coupables,
La prochaine lame tranchera.

Nous sommes prévenus,
Valons deux,
Et pouvons encore protéger la Grande Bleue…

…Dernier avertissement.

HYSTÉROVIRUS

….crise sanitaire…confinement…découverte amère….et je n’imaginais pas non plus à quel point les gens se font chier chez eux.
Ils ont su anticiper.

Mais, je ne suis pas surpris.
La solitude, l’observation, la réflexion ni ne se préparent pas, ni ne s’improvisent. Elles se pratiquent.
Vide intersidéral.
Fil de bave abyssal.

Je reprends là les propos de Sylvain TESSON …après une « chute de nid ». Placé en coma artificiel, réveillé huit jours plus tard, trois mois après cet accident, il raconte  « Ces trois mois de repos, de sobriété, de silence, d’examen de moi-même ont été bénéfiques. Ma vie était un carnaval endiablé et légèrement suicidaire, il était bon de ralentir un peu les chaudières intérieures, de descendre du train. Je conserve une paralysie de la face qui me donne un air de lieutenant prussien de 1870. J’ai aussi perdu l’ouïe à l’oreille droite mais, étant partisan du silence, que René CHAR appelait « l’étui de la vérité », je ne m’en plains pas.

Notre société est devenue hystérique et bruyante ».

Voilà.

« Hystérie ».

Juste.

Le confinement offre aujourd’hui une modélisation de notre de vie en observant simplement nos médias et nos gouvernants.
Ceux qui bougent encore.
Ceux qui doivent parler et ceux qui s’invitent tous seuls dans le débat.

De virus, nous n’en avons pas qu’un.
Le premier est mortel.
Le second est « décérébral ».

De politiques, nous en avons assez pour ne rien entendre,
De scientifiques, nous en avons assez pour ne rien comprendre,
De journalistes, nous en avons assez pour nous pendre,
Ce dont nous manquons, c’est de philosophes.

CHROMOSOVIRUS

Nous avons tort de devenir égoïstes,
Puisque nous sommes toujours noués.
Séparés par l’avidité mais nos souffles tissés,
Chaque jour font grossir la liste.

Nous sommes un seul Bonhomme,
Pas 7 milliards d’Hommes,
Nos chairs sont liées,
Nous n’avons fait que nous multiplier,

Tu coules dans celui d’en face, celle de l’autre coté,
Tu peux le nier,
De cette solidarité que tu te forces à rappeler,
Naturellement, tu es constitué.

Nos mains sont serrées, nos bras pendent,
Les veines de Terre sortent en jambes,
Une toile sanguine et de viscères,
De loin, au fin fond du système, forme l’étoile de nos âmes, la Terre.

Que nos corps alimentent.

LA QUEUE ET LA BOULE

La douceur des femmes est l’épaisseur d’air qui suspend la planète Terre,

Au cœur de rien, elle flotte, posée sur un coton, sans plus aucunes gravités,

Douces et légères,

Alors, je pose un homme sur cette sphère.

Je ne le retiens pas et le regarde gambader,

Laissons lui un peu temps, ce jeune chien, avec ses poils et sa queue en l’air,

Pour en faire une boule de flipper.