AVEUGLES DU CERVEAU

Ailleurs, je ne sais pas. Mais, en France, le handicap est un handicap.

Le handicap, c’est un reportage olympique qui fait pleurer tous les quatre ans et qui dure une petite heure. Le handicap, ce sont des lois qui contraignent. Le handicap ne fait pas gagner assez d’argent : il n’en fait juste pas perdre ou il fait moins dépenser. Il est pas cher mon handicapé. Au tarif Roumain, frais de port offerts. Le handicap, c’est aussi également une belle ruche organisée de profiteurs

Puis, enfin, Ouf !, c’est aussi une mine de créateurs, de passionnés.
Des passionnés de l’autre à l’état brut.
Du croisement de l’œil. Pour ceux qui en ont.
Et avec ceux qui  n’en n’ont pas ou plus, ils font autrement.

Il n’est pas question d’élévation de soi, de « recherche de sens ». De « béatification ».
Comme si il fallait chercher une bonne raison, une justification.
Croire que seuls les curés aux soutanes déglinguées, les fracassés du cœur aient la primeur du simple.
Il s’agit juste de comprendre que certains, d’autres, sont nés ou subissent plus de difficultés que soi.
Ou est la honte ? Pourquoi détourner le regard ?
Pourquoi baisser les yeux ?

Graisseux d’ordinaire, coureur de pognon, abruti de possession,
Tu as raison, laisse le handicapé où il peut,
Utilise le aux basses taches maintenant que la colonisation, l’esclavage sont terminés,
Et n’essaies surtout pas de l’approcher car tu es bien trop con,
Pour faire du handicapé l’extra-ordinaire,
Celui qui te fera cracher ce mot difforme,
Jusqu’à l’acceptation, l’intégration,
Le vivre ensemble comme une évidence, puisqu’ils sont là, avec toi.

Mais, en même temps, qui veut vivre avec toi, gros con d’ordinaire ?
Supérieur de mes deux,
N’avises pas de te blesser, de perdre un œil, tes belles mains, tes pieds,
car, ce jour là, je ne vais pas te rater,
Je vais continuer à t’enfoncer,
A faire de toi le plus rien,
Avec ton allocation de pas beaucoup,
Faire de toi le handicapé qui juste subsiste,
Qui, derrière ses yeux, découvre enfin toute la richesse qui s’y cache,
Et, maintenant, s’y perd.

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