LA CICATRICE

« Seules les expériences et les cicatrices font d’un garçon un homme ».

Une cicatrice est une preuve visuelle des conséquences de l’impossible, une émotion condamnée. 

Une cicatrice est une fermeture éclair de plaie. Elle est figée sur le cœur. Elle fonctionne dans les deux sens. Elle peut s’ouvrir. Elle dénature le lobe parfait du cœur dont le galbe est détruit.

 Enfermée du coté cœur, la passion créatrice de cicatrice s’est trouvée une place au milieu des machines qui aspirent et qui poussent le sang. De loin, seule une lueur se distingue. Pousse, écarte le ventricule, voilà une bille d’un rouge vif volcanique qui te perce la pupille. Comme un organe vivant et visible d’une bête terrée qui ne demande qu’à surgir.

 Une bête bien vivante, alimentée par l’odeur, l’image, le son et le toucher du souvenir.

De l’autre coté de cette cicatrice, le monde des vivants et du paraître. Celui du bruit, des gens et du visible. Le monde normal. Un monde normé. Celui des conventions et des situations engagées, légitimes, irréversibles et cadrées. Le monde des chemins tracés ou à dessiner.

DES ECRITS VAINS !

Connaissez vous un autre domaine que l’écriture qui soit aussi « pur » et qui vous offre, sans condition matérielle, n’importe où pourvu qu’il y est du silence, de vous retrouver libre et face à l’immensité du mariage des mots. Il est des mots, anodins pris séparément, qui sont capables, mis en commun, de perforer comme le ferait une balle de fusil.

L’écriture est une page blanche sans rebords.  Ecrire, c’est penser, s’observer, se critiquer. Si vous voulez transmettre une idée en laquelle vous croyez dur comme fer,  vous êtes libres de le faire. Même si cette idée n’est que le fruit tout relatif de votre éducation et de vos expériences.

Faites attention simplement à autrui en acceptant l’idée qu’il est libre de la recevoir ou pas : l’écrivain dictateur n’est pas un bon « concept ». Hitler s’y est essayé : l’histoire s’est mal terminée pour lui. Reconnaissons aussi que son stylo a fait beaucoup de morts….Pour Charly Hebdo, c’est l’inverse qui s’est passé.

Difficile de faire plus simple que l’écriture.

Difficile de se sentir exister plus simplement qu’en écrivant.

Ecrire est une bulle vide de tout et riche de toi.