LES INDIENS ET LES « COW-BOYS ».

Ce matin.
Au volant.
Dans le rétroviseur, j’observais.
L’humain.
Derrière moi donc.
Son masque sous le menton,
Pour pouvoir fumer sa clope dans son petit habitacle.

Et me disais que « tout est donc question de choix ».

En tout cas, il est des virus qui sont acceptés depuis toujours et qui touchent toutes les catégories de personnes.
Nous n’en faisons ni un fromage, ni un état de guerre.
Mais un commerce, un torrent de TVA, de prescriptions médicales et de boîtes en sapinette des Landes.

En oubliant de remercier les soignants. Ils sont là pour ça après tout…

Et les pratiquants ne se gênent pas pour souffler dans la gueule des non pratiquants au soleil des terrasses.
Ils font même autorité.
Y compris sur les poumons de nos enfants.
Et gare à la rébellion du rêveur d’air à peu près pur.
Elle sera étouffée dans le sang.

Puis vint le moment où le cancéreux du papier à rouler, le cow-boy à quatre roues jeta son mégot dégueulasse, mâchouillé, crado-baveux sur la voie publique.
Le bitume commun.
Déjà recouvert par tonnes de cet orange vieillissant, d’une autre époque.
Déjà jonché ici et là de ce résidu de certains Hommes.
Pas de tous les Hommes.

Celui-là, rasé de près à la râpe à fromage, est symbole de la force du mal.
Celle qui méprise.

Inspirés, habités par les esprits, le vent et la terre, les Sioux, les Cheyennes, les Commanches lui auraient tranché la gorge, enlevé le scalp pour moins que ça.

Je pense que les vieilles traditions se perdent.

La nature devrait se défendre.

EN TEMPS MASQUÉ

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...s’asseoir sur un banc quelques minutes avec toi,
et regarder les passants,

Quand y’ en a…..

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Le vent frais frotte les mollets.
Sensation terriblement grisante…j’ai presque honte…je me sens bien…
Promenade en ville. Sans masques et sans gants.
En semi-liberté. En short…Presque provoquant.
De loin, il donne l’impression « qu’il est détendu le monsieur, Maman.. ».
« Ne regarde pas, c’est un scandale. Viens, restons sur le trottoir… ».

A t’on idée de se sentir sans entraves dès lundi matin ? ….j’évite quand même les doigts à la bouche…même inondés de gel, ils se sont confrontés à un demi pouce au carré d’une porte en fer fréquentée par tout le monde…
C’est l’aventure. Mad Max est assis dans un square…si la police le cherche….
…Par contre, s’il vous plaît, prenez des gants messieurs, il est susceptible.

La liberté de l’année passée, l’année 2019, est encore sous scellés.
L’Homme n’a pas de bracelet électronique au mollet. Il est dans la tête.
Il peut ignorer, faire fi, se sentir intouchable, abandonner même.
Il reste sous bracelet électronique cérébral.

Y compris lorsque le trublion aura été vaincu.
Lorsque tu sais que des pénibles peuvent revenir chez toi, tu fermes ta maison à clefs.

Nous vivrons avec ce souvenir. Il ne s’effacera pas.
Sauf chez les imbéciles….toujours heureux, ces cons là !
Un coup de canif se soigne, se résorbe et laisse une trace violette.

Une bonne nouvelle est de ressentir que les temps heureux le seront encore plus. Le sentiment d’insouciance, lorsqu’il se présentera, libre de contrôle de ceci ou de celui-là, atteindra son paroxysme. Leur succession fera tomber le bracelet.

Je me remet en mouvement.

Le simple fait de m’écarter des gens sur un trottoir récolte un « merci » discret mais reconnaissant…Formidable. L’espoir vise à croire que cet instinct de détente peut se transformer. En « bonjour » sans anticipation et sans autre ambition que d’humaniser un croisement.

C’est alors que nous aurons repris la mesure de la cohabitation humaine.
La certitude qu’un regard ne fait pas de mal.
Qu’il n’est ni ridicule.
Ni une forme d’abaissement.
Nos anciens étaient non pas mieux élevés. Ils avaient cependant encore un temps dédié à l’autre.
Celui d’un micro-partage de l’espace et du temps.
Entre deux humains qui se croisent ici et maintenant.
Après tout, ils respirent au même endroit, au même moment.
Ils sont bien liés. Quoiqu’on en pense.
Ce n’est pas une coïncidence.

En 2020, le temps est denrée rare.
Même passé au révélateur du confinement, il n’aura pas survécu.
Il est un virus faible.
Et pourtant, il est unique libérateur.
Un respirateur du vivant.

C’est notre évolution de la performance, des valeurs et de la définition de la réussite qui nous ont mis en concurrence….
Le temps n’a rien à voir avec la compétition.
Il échappe à l’ambition.
Il ne serait que celle des faibles.

Rien n’empêche cependant un quidam de prendre une tangente.
Et de choisir d’arpenter un autre chemin.

EN PENSANT….

La folie de certains soulève la torpeur des foules.
Elle est un battement des cœurs.

De la lâcheté,
Les oreilles, la première barrière,
La bouche, la première porte,
Les yeux, le témoin.

« Baisser la garde » n’est pas envisageable.
Ceux qui la baissent ou sont obligés de la baisser mordent la poussière sur le bas côté. Se marginalisent. Se clochardisent.
En tout cas disent au revoir aux rails de coke de la « normalité ».

EN CABANE

(Lui)….Voilà, c’est fini.

(Elle)…Mais, dites moi,à l’avenir, vous reprendrez bien un peu de désert ?

(Lui)…Ce sera nécessaire oui.

(Elle)…Ils seront des déserts sans frontières. Sans grains de sable, si j’ose dire !

(Lui)…Si. Les grains de sable roulent sous nos pieds en permanence. Il y en a partout. C’est le principe du grain de sable.

(Elle) …je vois…

(Lui)..aussi petits soient ils physiquement, et introuvables, ils occupent l’entièreté de nos esprits.

(Elle)…de petit grain en gros orage….

(Lui)…oui, c’est cela !.Exactement. Le rien qui vous inonde. De grain en grain, une chaîne de montagne. Nos difficultés en somme. Nos propriétés privantes.

(Elle)…je vois…et dans le désert….

(Il la coupe)…nous entendons tout.

(Elle)…et nous réglons tout ?

(Lui)…Non. C’est la raison pour laquelle il faut y revenir.