DEUX PIERRES ET D’OS

Un peu de polésie. Quelques maux.

(…)

A l’heure du départ de notre fille vers le grand monde, je cassais alors tous mes ressorts. À ce moment précis où il nous faut pourtant rebondir.

A cet instant où elle se mélange à la foule, c’est dans la peau de ce vers dénudé que je tente d’ouvrir de nouveau les yeux.

Groggy d’une absence,
Étanche à la frénésie,
Un silence descend, coule en périphérie de mon existence,
Il m’habille d’isolement; je suis devenu insensible à toutes les douleurs ou émotions d’autrui.

Elles n’arrivent pas aux chevilles de celles qui m’ont déconstruit.

A 50 ans, me voilà titubant comme un nouveau né,
Tentant de me redresser, tombant, me relevant,
En tapant l’orteil dans l’angle de la porte d’à côté,
Puis le nez sur le coin du mur, là, devant.

Chaque pas de ce nouveau né fracturé, aveuglé par un horizon devenu immensité, exalte l’amer.

Nous avons « ouvert, ouvert la porte à l’oiseau ».

Celle de la liberté.
La voilà aspirée.
Et mes bras, le long d’un tronc hébété,
Faits de bois et devenus rocher.

Me voilà de pierre et d’eau.

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