COTONSPHÈRE

Le corps peut guérir.
Pas l’esprit.
Les maux de l’âme,
Les mots à lames et à larmes l’envahissent.
Ils n’offrent pas de répit.

Le corps se repose.
Pas l’esprit.
Ils ne sont pas ennemis,
Non.
ils vivent au même endroit.
Séparément.

La tendresse est la réponse aux tourments,
Elle est plus forte qu’eux,
Elle se confronte.
Ils s’étendent,
Aussitôt, elle grandit un peu plus.
Ils se multiplient,
Elle recouvre,
Elle enveloppe,
Sans contraindre.

Autorise moi à cette heure, dit l’homme, à poser mes mains sur le rond de tes fines épaules de femme,
A rapprocher ce corps d’être vers le mien,
Les têtes et le souffle proches,
Et à te serrer là, sans rien casser.
Ni rien briser.

La tendresse est la réponse.
Elle est l’amour à sa manière.
De l’amour en doux.
Sans les pics et sans les trous.
Sage, elle n’est pas altérable.
Le canif nulle part ne l’a percée et n’y laisse l’air rentrer et la rouiller.

Muette, silencieuse, chaleureuse, elle sait voler aussi haut que les frissons.
Elle est le goût des émotions fortes.
C’est elle qui reste lorsque le vent a emporté.

Elle domine le monde.
Le corps et l’esprit font tronc commun ici : images et toucher se rejoignent dans le creux de l’inaltérable.
Celui formé par ces deux mains.
La tendresse, force de nos lendemains.

Autorise moi à te serrer délicatement dit l’homme.
« Infiniment lentement » disait Jacques.
Le temps de recouvrir.
D’envelopper.
Sans contraindre.

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