BRACELETS

La famille est le cœur de notre cercle privé.

Le palpitant du réseau intime.
Une bulle.
Dedans, il fait chaud.
Le cocon.
La cabane dans la maison.
La dernière poupée Russe.

Une bulle, c’est une sphère. Limitée.
Par ses parois.
De l’autre côté, à l’extérieur, nos migrations vers l’autre, nos respirations. L’immigration de certains par les petites portes, des agressions.

Et, enfin, beaucoup d’interdits.
Un interdit franchi est un coup de canif dans la bulle.
Un « gros » coup, plusieurs « petits » sont passibles de condamnation.
Pour meurtre ou bien tentative de meurtre.
J’ai été condamné pour le second mobile. Cela aurait pu être plus grave.
Le meurtre, c’est perpétuité.
Alors que, là, je n’ai qu’un bracelet à la cheville.

Ces interdits sont vicieux.
Ils sont ce rocher affleurant sous l’eau.
Ils sont les sirènes de la mythologie grecque.
Tu peux devenir le Titanic.

« Dotées d’un talent exceptionnel, les sirènes séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques de leur chant, de leurs lyres et flûtes, perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses ».

Pas fous les Grecs.
Ils ont emprunté les chemins avant nous.
« Je vous condamne » dit le juge en robe noire.
Il frappa alors le bureau avec son marteau.
L’homme baissa la tête.
« Ces interdits, Monsieur le Juge, ils ressemblaient drôlement à ces bulles qui remontent en surface.
Celles qui sortent de la bonbonne d’oxygène de l’homme sous l’eau. »

(…silence dans la salle…)

« Parfois, notre bulle perd de l’air » ajouta t’il.
« Vous pensez avoir vu le pire de ce que je peux être.
J’ai effleuré le meilleur de ce que je sais faire ».

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