OBSCENE

Je n’imaginais pas, à 50 ans passés, voire naître et subsister ce sentiment de honte à l’égard de l’espèce humaine dont je fais partie.

Elle s’est vue offrir un joyau.

Elle en fait des gravats petit à petit,

Et envisage déjà de faire la même chose « ailleurs », là-haut.

HANDIKAPO

Un handicap physique ou mental est une fonction altérée qui dope toutes celles qui sont intactes. Le handicap est donc un art de compensations.

Tu ne peux te résoudre à faire le constat de ce qu’il te manque pour être acceptée au sein de la foule « normale ».

Observe et reconnais les qualités que tu as développées en conséquence.

Peut-être te placent-elles au dessus de la mêlée.

Ce qui, en soi, ne serait pas une mauvaise nouvelle.

Cette mêlée ne se verra jamais attribuer le prix Nobel de la Paix.

Elle plafonne…Elle régresse même.

Elle progresse en égoïsme et violence.

Je t’invite à t’en désolidariser.

D’ailleurs, fut-une époque où des masses saluaient avec le bras droit tendu.

Pour ce handicap là, je n’imagine pas de « compensation ».

Nous ne pouvons ressentir que de la peine ou, pour les plus sages, de la pitié.

TIC TOC

Tôt ou tard, il y a une fin. Pour toute chose et tout individu.

Chacun doit contribuer à cet effort de cession et assurer le mouvement continu de nos civilisations.

Nos anciens nous ont fait naître puis, au rythme d’une chronologie plus ou moins douloureuse, nous ont laissé respirer.

LOUMMAGE

C’est quand-même extraordinaire.

Il faut être loin des gens pour mesurer la qualité du travail accompli.

L’être humain se caractérise par cette incapacité chronique à apprécier le jour qui passe. « On » est ensemble mais « on » ne mesure pas la chance de l’être. Et, plus embêtant, « on » manque d’initiatives pour en profiter pleinement. Il faut être loin des gens pour penser à ce qu’on » aurait pu faire.

Cet être humain ne sait que parler du « temps qui passe ». En le regrettant.

Avant de se précipiter vers celui qui arrive.

Ce soir, c’est sur, il pique sévère ce silence qui est revenu.

Après 4 mois de vie à nouveau partagée. Tu nous a gâtés. Les petits plats. Les courses. L’entretien. La présence. Le bruit des casseroles et des séries TV. Les repas à 3 et à 4.

Ce soir, c’est sur, il pique sévèrement .

Mais « on » s’accroche.

Je me dis que je suis content d’avoir rectifié en son temps la trajectoire de ma présence durant ton enfance. Il y a un mélange de « moyen » et de « mieux ».

Nous sommes fiers de pouvoir t’accompagner dans l’apprentissage de ton métier.

Voilà les branches qui nous permettent de rester assis dans l’arbre de l’éducation et de l’accompagnement familial.

Nous avons étendu ses racines et tu l’as fait pousser :…putain kikie, tu sais que tu as fait du sacré boulot depuis que tu as mis les pieds au collège.

Tu t’es déroulée le tapis rouge toute seule.

Tu possèdes de très jolis diplômes.
Jolis au sens de « consistants ».
Au sens de leur « valeur ».

Tu peux bomber le torse.

Papa et Maman.