LE TRAIN DES MOTS

LUI

Passage par le quai au frais avec mes compagnons de frissons,
Chacun équipé à sa sauce-manteau,
Ici, une élégante au chapeau,
Là, l’homme au bonnet au pompon.

Diversité d’hiver en cité.

Et puis vient le temps de monter dans le transport en commun.

Et, là, tu sais , tu vois que « les femmes et les enfants d’abord » appartient au passé.
A un monde de gentlemen aujourd’hui dégénéré.
Je n’espère voir la famine, la guerre, ni de loin, ni de près

Finalement, la solidarité est une idée de sociétés riches. Ou, tout au moins, pas trop pauvres. Il n’y a que la misère qui t’invite instinctivement à partager.

ELLE

Sont ce les hommes qui sont dégénérés ? Ça se discute.
Ou les femmes, qui par trop de luttes, ont elles mêmes raté le marchepied ?
Il y a des femelles qui te claqueraient la porte au nez pour les avoir laissé passer.
Les mêmes qui te dresseraient un procès d’intention car tu n’as pas payé l’addition.

Comment s’y retrouver. Le feeling peut être.

LUI

Le feeling. Oui.
Pour le plaisir de la sensation.
Pour l’excitation de l’imagination.
Inspiré par le naturel.
Le pareil.

Les femmes et moi avons enjambé le marchepieds de concert et, ensemble,
sommes descendus.
Les femmes soutiennent la planète de leur douceur. Nos enfants sont suspendus à votre humanité.
Sans vous, point de salut.
Laissons certaines s’écraser.


BESNIER ! TU DORS ?

Invisible de honte à n’en pas douter,
Il n’y a pas de fortune innocente,
Il y a des succès mérités,
Et des réussites édifiantes,

Il ne s’agit pas de nier les fruits de l’histoire,
Les récompenses du labeur,
Les paris de la peur,
Qui font de nous un jour un puissant notoire,

Nous pouvons dédaigner, vivre chacun sur son plancher,
Sans oublier de partager la récompense de la terre,
Respecter les doigts calleux. Leur fierté de père, de mère,
Celle la même que tes grands parents t’ont léguée.