SECOUEZ MOI, SECOUEZ MOI….

La force d’une amitié se mesure à la simple question de savoir si nous pouvons nous en séparer. Si elle est durable et partagée, vous serez rapidement éclairé par une réponse silencieuse.

Pour connaître la force de belles amitiés, il faut être capable d’accepter et de s’imaginer vivre seul.

C’est ce que j’appellerai le principe du tamis de l’amitié.

Ce qui reste en haut vaut de l’or.

AU FEU ! …. LES FEMMES, LES ENFANTS ET LES HOMMES ORDINAIRES D’ABORD….

Il existe de belles volontés mais je ne vois pas de bonnes raisons pour que les personnes en situation de handicap prennent leur place dans le conscient collectif et dans un quotidien sans limites.

Pour la simple et bonne raison que l’Homme « ordinaire » peine un peu plus chaque jour qui passe à s’occuper de lui même de manière bienveillante.

Les réactions à ce malaise viral favorisent les réponses autocentrées ou anarchiques. C’est dommage car seules la solidarité, l’intégration, la convivialité désintéressée sauveraient chaque individu.
Et la collectivité.

MATIN GLACIAL

Un matin froid comme on en vit le printemps. Une fraîcheur vive qui annonce la belle journée bleue. Sans nuage et qui attend que le soleil pose sa brûlure à chaque endroit pour l’illuminer et évaporer ce qu’il reste de rosée.

L’humeur est heureuse. La journée n’est pas préparée et elle résonne déjà d’improvisations réussies.

Ma femme est au téléphone. J’occupe mon cerveau par l’observation attentive et figée d’un environnement immobile.

Le silence règne. La nature est reine.

(Calme )

…. On sonne au portail. Ce n’est pas prévu. La quiétude est ruinée. « Qui est ce encore ? Mon esprit réagissait alors vivement : « jamais tranquille ! Faut il vivre caché ? Foutez moi la paix !! « …Je ne bouge pas. Le silence est de nouveau déchiré par un coup de sonnette.

Le portail est resté ouvert. 4 hommes en costume noir se distinguent de loin. Certains portent des mallettes à la main.

Ils s’avancent finalement sur le goudron du jardin. Je n’ aime pas leur visage et ils sont chez moi maintenant. Sans mon autorisation.

Ma femme continue de téléphoner. Et reste étrangère à cette intrusion.

Les visages se précisent. Les hommes se séparent. Ils marchent raides. Droits. De plus en plus vite mais,semble t’il, ils semblent incapable de courir. Coincés. Comme des machines. La situation est devenue anormale. Je n’ai jamais rien vu de pareil. Je suis en alerte maximale. Pétrifié dans mon hall.

Trois d’entres eux ont disparu de ma vue : ils se dirigent certainement vers la porte d’entrée.
Le 4ème approche dans ma direction. Il ne peut pas me voir mais je comprends qu’il me « respire », qu’il me sent à travers les murs. Il est petit, les cheveux sont longs et le visage buriné. Il marche vite, j’observe son pied gauche qui se pose au sol sans effort et qui soudain le propulse, sans bruit, avec une vitesse surnaturelle, tête en avant dans un carreau de fenêtre au dessus de ma tête. Il le brise. L’homme, jaillit en boule dans l’espace au milieu du verre qui éclate sans aucune résistance et dans un bruit assourdissant.

A côté de moi, un pot de rangement dans lequel je plonge ma main : je sais qu’il y a une paire de ciseaux. Je ressors cette arme et, sans hésiter et avec précision, mon bras se lance à l’assaut de homme auquel je ne laisse aucune chance. Le ciseau perfore la gorge que je traverse sans aucune difficulté. Mon corps est en convulsion et redonne un second coup de ciseaux dans cette gorge déchiquetée.

L’homme en noir tombe.

Je regarde maintenant la porte du couloir. Je pense à ma femme. Une proie pour les 3 autres. Ou sont ils ? J’ai les mains pleines de sang.
J’attrape mon fusil de chasse dans le corridor…
Je suis un tueur. Je le savais et maintenant, mon corps me le confirme.

Il est prêt. Je contrôle tous mes muscles. Je sais précisément ce que je peux faire avec. Ma mâchoire est figée. Je ressens tout. Je vois tout.
Il n’y aura pas de préavis, la prochaine cartouche tuera les 3 prochains à travers la porte….d’un seul coup.

On sonne…

Le soleil est partout.

RETOUR A LA TERRE

Ce que je retiens de ces deux dernières années ?

« Il faut cultiver son jardin » écrivait Voltaire qui était loin d’être un âne.

Pour le cultiver, il faut le définir.

Il faut constater ses bosses, ses trous et ses carrés d’herbe parfaits.

Quoi qu’il en soit. Il sera déjà bien assez grand pour toi.

Et toute graine qui viendra s’y jeter au grès du vent et y pousser devra être observée dans un premier temps.

Dans un second, tu pourras la faire grandir ou l’arracher.