BOURRE ET BOURRE ET RATATAM

La maltraitance serait une vengeance de sa propre condition.
Nous payons tous, à  un instant de notre vie, notre propre dureté envers les autres. Nous sommes tous un maillon du cercle vicieux.

(……)

La vie est labour.

Nous sommes cheval de trait.

Soit nous tirons chaque jour.

Soit nous basculons sur le coté.

En pleurant, les larmes, sur le visage, finissent par s’arrêter.

Elles s’y collent. Se figent sur place.

Y fabriquent une carapace.

En nous permettant de continuer à tirer.

L’ODEUR DU SOUFRE

Les « petits » crèvent tranquillement.
Il y a des gilets jaunes à vendre chez Feu Vert.
Le mélange de ces deux couleurs produit une couleur dite «  soufre ».
Il me semble qu’il y en a pas mal déjà des gens sur le bas-côté.
La crise sanitaire les a éparpillés.
Ils vont revenir.
Différemment.
Ils sont déjà là : plus de 30 % de la population voterait « L’Extrême Droite » en imaginant qu’elle va régler leurs problèmes.
Il s’agit d’un vote primate d’une colère primaire.
Celle du protectionnisme : nous connaissons bien les valeurs simplistes de « L’Extrême Droite » : Hitler accusait les juifs des malheurs de la population Allemande.

Lorsque les barreaux des échelles sont trop hauts, les genoux n’y arrivent plus.

Ça pue le soufre.

LA LOI DU PLUS FAIBLE

Que l’Homme qui se redresse chaque matin,
En pensant au-delà de lui lève haut les mains.

Éphémère exsangue de pensées de demain,
Sa sphère, éternelle, évide à coups de poings.

A la terre, à l’eau, le sang se mêlera,
D’une noire épée, le cœur de battre cessera,

Alors condamné, le plus faible aura gagné,
Ephémère mort d’égo et voracité.

LA GUERRE DU FEU

La nouveauté est cette eau de la roue à aubes.  

Même dans l’horreur, elle aimante l’Homme.

Elle est l’enveloppe physique de nos envies et de nos pulsions.

Nous voulons voir. Nous voulons l’avoir.

Elle nous fait avancer.

Elle fait tourner le monde.

L’Homme ne se satisfait pas de l’acquis. Les plus riches d’entre-nous démontrent ce désespoir de vivre : ils sont un miroir de notre incapacité à rester à sa place.

Ils vont encore plus haut. Ils vont encore plus vite. Ils brisent toutes les barrières parce que leurs cerveaux brillants ne savent pas se satisfaire d’eux-mêmes.

Il leur en faut plus.
Toujours plus.
Et quoi d’autre que l’absence d’argent pour empêcher les désirs.

Il nous faut notre « dose » de nouveautés « en intra-veinard » pour les plus chanceux d’entre nous.

Et le progrès se confond alors avec l’exploitation et la destruction.

Si nous étions un singe sage, nous fixerions de manière collégiale des limites.

Elles se confondraient avec celles de la nature.

ENCRE DE PINES

La « masse média » est devenue une bonne grosse pute de trottoir.

Le plus souvent, à la maison, la télé est noire : elle n’est plus crédible.

L’information y est tellement diluée que, pour se faire remarquer, elle tapine.

Ses journalistes animateurs sont devenus des maquereaux à lunettes noires et pétoires à taches d’encre. A chaque bout de stylo, un trou d’balle. Des journalistes à deux balles. Qu’ils gardent la seconde dans le cas où ils devraient être torturés.

Cette masse fait son racolage à l’aide de titres accrocheurs et anxiogènes.

« Avant », je ne sais pas.
 » Aujourd’hui », ce qui la fait vivre n’est pas la recherche de la réalité mais le nombre de connexions effarouchées ou assoiffées.

LE MUR DU ÇON…

…une fois de plus franchi.

Par un homme dont le premier qualificatif médiatique semble être « riche ».
Un de plus qui témoigne du dépassement des valeurs monétaires sur celles du respect et de l’humilité.

De l’absence de limites de ces hommes qui s’ennuient et occupent leur argent du bitume aux constellations.

Le nabab parle, la cour se prosterne, en pissant dans son pantalon et gardant les poches ouvertes : 417 km/h sur autoroute. Sur autoroute ouverte. Ouverte à tout le monde.

Il est là le mal profond. Le magma de la bêtise humaine.
Qui vise à s’affranchir de l’autre.
De sa présence.
Au prétexte d’une supériorité numéraire.

Radim, ta fortune s’est construite de la même manière. Sur ta mégalomanie.
Dans les véhicules, ce dimanche de Juillet, sur l’autoroute, soleil levant,
il y avait des humains, plus modestes, peut-être des familles complètes,
Qui sait.

Radim, tu n’es pas inconscient.
Nous le saurions.
Tu es un con sachant.

Tu pries ? Moi aussi.
Je ne peux pas te rêver moins s-cupide,
A ton âge, nous invoquerions le miracle. Mais je prie.
De te voir renversé par un sans le sou. En bicyclette,
Et, avec un peu de chance, dans ta chaise à roulettes,
En pissant dans ton pantalon,
De voir subsister ce cerveau de « riche intelligent ».

POUDRE BLANCHE

La dérision est trappe à Importances et Gravités.
Un aveu du corps nu.
Au bout de son doigt, l’impuissance de notre simplicité,
Celle du condamné dés le début,

Je milite pour la matière brute.

Celle de la main sur l’écorce, de l’air dans le nez,
La pomme de terre du restaurant étoilé.

Des rires d’enfance au cristal de la première vibration,
Juste avant de rencontrer celles de l’ambition.