POUR EUX

Vivre, exister « Pour » les gens, pour une ou quelques personnes est tout à fait différent de vivre, exister « Avec ». L’implication est différente. Vivre « Pour » nécessite un désintéressement de soi libérateur. Je me place dans le cas des gens que l’on aime et qui comptent. En dehors, le désintéressement  n’est plus la valeur motrice: nous parlerons d’abaissement.

Vivre « Pour » offre un sens nouveau et complémentaire au simple fait de vivre « Avec ».

Vous agissez, vous avancez, vous créez, vous envisagez, vous vivez « avec » votre enveloppe charnelle; en vivant « Pour », vous la remplissez. Vous lui donnez la consistance de l’utilité, de la découverte de l’autre, de l’aventure au long terme.

Comme une bouteille vide, prête mais désœuvrée, elle se remplira d’un liquide agréable à consommer.

Vivre « avec » est insuffisant car, dans ce cas, on peut vivre simplement à coté.

Vivre « Pour » un autre, une autre, d’autres est le meilleur moyen de vivre « Pour » vous, votre bien-être et pour réussir les vrais enjeux de la vie : fonder. Il n’est pas question de fierté car, rappelons que la démarche est désintéressée.

A contrario, vivre pour « soi » ne produira aucune émotion. Rien.

ILLUSIONNISME

Aujourd’hui, j’ai écouté ma fille réciter sa leçon d’histoire.

Elle apprend qu’un ange informa Mohammed qu’ Allah le considère comme Le prophète. Viendra bien un jour le chapitre sur l’histoire du Christ.

Le partage des fantasmes millénaires pour être à égalité. La tolérance pour masquer son contraire.

La petite enfance s’est évaporée dans les contes de la Fée Clochette et de la Belle au Bois Dormant. Ces histoires avaient le mérite de n’exister que le temps de la lecture. Et elles n’ont tué personne. Et personne n’est obligé de les lire ou de les apprendre.

J’écoute ma fille débiter sa leçon de mots, égrener les dates d’une Histoire initialisée dans un voile de fumée. A partir d’une illusion.

J’écoute ma fille apprendre et réciter le diktat d’un autre temps.

Impuissant : je n’imaginais pas tomber si bas.